Impact écologique sur la livraison : comment réduire l’empreinte carbone ?
Depuis quelques temps, particulièrement depuis la période de confinement, la vente en ligne connaît un succès croissant. L’e-commerce se développe à grande vitesse, et le nombre de colis envoyés ne cesse d’augmenter. Bien qu’un achat en ligne soit pratique, cela n’est pas sans conséquences sur l’environnement. En effet, ce succès favorise une augmentation importante de l’empreinte carbone liée à la livraison. Comment réduire l’impact écologique lié à la livraison ? Et quelles sont les options les moins polluantes pour l’environnement ?
Plus de trois millions de colis livrés par jour
Le succès grandissant de la vente en ligne met en lumière quelques chiffres. Selon l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, un achat en ligne émet environ 12 grammes de CO2. Cette mesure représente l’équivalent d’un kilomètre effectué en voiture.
Or, depuis les fermetures temporaires des magasins physiques, plus de trois million de colis par jour ont été livrés à domicile en France ! Pour y parvenir, le leader de la vente en ligne Amazon, possède plus de 50 avions destinées uniquement à cette activité. Amazon envisage d’ailleurs d’en acquérir une quantité supplémentaire en 2021. Pourtant, les transports aériens sont les modes de livraison les plus polluants.
À première vue, commander sur Internet paraît plus écologique qu’un déplacement en voiture jusqu’aux magasins. En réalité, la livraison à domicile nécessite généralement de nombreux trajets.
Les impacts cachés sur la livraison à domicile
Selon plusieurs études :
- 24 % des colis sont retournés par des clients insatisfaits,
- 20 % des livraisons échouent, impliquant la programmation d’un second passage,
- 43 % du contenu dans les emballages de protection est vide,
- 25 % des émissions de CO² en milieu urbain sont liées au transport de marchandises,
- 70 % des clients Amazon Prime ont opté pour la livraison gratuite en 24 heures dans le monde.
En achetant en ligne, les consommateurs ont la possibilité de retourner un article. C’est généralement le cas dans l’univers textile. Environ un article sur six retourne vers l’entrepôt. Par conséquent, cela favorise un transport à vide. En 2018, 20 millions de colis auraient été distribués lors du second passage du livreur. Heureusement, le développement croissant des points relais permet de pallier ce problème. C’est également le cas des casiers de retrait automatique par code, de plus en plus répandus, notament par Amazon.
L’emballage nécessaire pour protéger un produit implique une plus grande utilisation de matière (polystyrène, plastique, papier bulle…). Selon Reuters, le trafic aérien lié à Amazon a augmenté de 29 % entre 2018 et 2019. L’e-commerce n’est pas le seul en cause. L’achat de véhicules électriques pour le transport peut diminuer l’impact écologique des livraisons.
Acheter en ligne ou en magasin, lequel est plus écologique ?
Parallèlement aux coûts cachés, les magasins physiques font tout pour livrer rapidement tous les jours à faible coût, au détriment de l’impact écologique lié à la livraison. Malgré le lourd bilan carbone, acheter en ligne n’est pas forcément un impact plus conséquent qu’un achat en magasin physique. Le commerce en ligne génère 3 à 4 fois moins de CO² que l’achat en magasin.
Contrairement à ce qu’on pourrait le penser, faire ses courses en ligne nécessite moins de transport que les courses en supermarché. À savoir, les magasins reçoivent et stockent dans un entrepôt la marchandise reçue des fournisseurs. En passant par la centrale d’achat, et le stockage dans les différents points de vente physiques, cela crée donc un intermédiaire, dont un transport supplémentaire avant d’arriver au consommateur.
En e-commerce, il n’existe aucun intermédiaire supplémentaire, car toutes les réceptions et envois se font au même endroit. Alors même si la balance peut pencher entre les deux modes de vente, les achats en ligne ont moins d’impact écologique lié à la livraison.
Quelles solutions pour réduire l’impact écologique du e-commerce ?
De plus en plus de consommateurs se montrent sensibles aux conséquences de leurs actions sur l’environnement. En effet, de nombreux français ont changé leurs habitudes de consommation. Bien qu’il n’existe pas de solution miracle, optimiser ses efforts sur les habitudes de consommation peut avoir un impact non négligeable sur l’environnement. Voici quelques solutions à envisager.
Réduire ses consommations
Opter pour le minimalisme en 2021, c’est vivre mieux en ayant moins. Cela peut permettre :
- moins d’achats inutiles,
- moins de transports,
- moins de retours d’articles,
- moins de pollution.
Privilégier les achats nécessaires
Le confinement a généré une augmentation importante d’achats compulsifs, et souvent inutiles. Avant d’acheter, il serait préférable de peser le pour et le contre, mais surtout se demander si cet achat est nécessaire.
Éviter les retours d’articles
Un retour d’article entraîne des trajets supplémentaires, avec des camions remplis à moins de 80 %. Il est recommandé de bien lire les fiches produits avant de finaliser la commande.
Diminuer les livraisons express
La livraison express coûte plus cher à l’achat contrairement aux autres modes de livraison. De plus, cela complique le tri des colis au centre de collecte.
Réutiliser les emballages
Pour réduire les coûts, l’idéal est de recycler les cartons et autres emballages reçus lors de votre précédente livraison. Si vous avez l’habitude d’expédier, les anciens emballages finissent toujours par trouver leur utilité, tout en réduisant l’impact écologique.
Optimiser l’espace
Utiliser des emballages les plus adaptés possibles peut avoir des conséquences importante si chacun joue le jeu. En effet, l’économie de volume aura pour conséquence de permettre de transporter plus de colis pour un même trajet.
Quels sont les modes de transports à privilégier ?
Choisir un transporteur vert
Opter pour un transporteur écologique permet de réduire l’impact carbone lié au transport. En France, la Poste met en avant l’écologie en ayant en possession près de 30 000 véhicules électriques.
Le transporteur UPS s’assure d’optimiser les chargements des camions ainsi que les circuits de livraison. Côté équipement, l’investissement est actuellement plus faible que la Poste, en ayant 7 000 véhicules écologiques sur les 110 000 véhicules en leur possession.
Le point relais
La livraison en point relais optimise le trajet du livreur, ce qui est encore plus avantageux si le client final vient récupérer son colis à pied ou à vélo. Cela permet donc d’augmenter le taux de remplissage des camions, tout en réduisant l’impact écologique lié à la livraison. En clair, pour réduire les émissions de carbone et les risques de second passage pour la livraison, il faut optimiser le trajet des transporteurs en optant pour le point relais.