Qu’est ce que l’agriculture vivrière ?

Qu’est ce que l’agriculture vivrière ?

19/10/2023 0 By Gaspar

L’agriculture vivrière est une agriculture traditionnelle qui prône l’autoconsommation familiale, c’est-à-dire que l’essentiel de la production sera consommé par la famille productrice. Cette technique d’agriculture est encore très répandue dans le monde et surtout dans les pays en voie de développement. Elle assure donc la propre subsistance des paysans. Nous vous disons tout sur l’agriculture vivrière.

Définition de l’agriculture vivrière

L’agriculture vivrière ou agriculture de subsistance est une technique d’agriculture traditionnelle qui est destinée à l’autoconsommation. L’objectif premier de ce type d’agriculture c’est d’assurer la subsistance de ceux qui la pratiquent. Les produits récoltés sont en grande partie autoconsommés par la famille productive, mais aussi par la population locale. En effet, les surplus de produits seront vendus au marché du village afin d’améliorer la qualité de vie des cultivateurs.

Quels sont les principes de l’agriculture vivrière ?

L’agriculture vivrière est différente de l’agriculture commerciale qui est principalement axée sur la vente des produits agricoles. L’agriculture vivrière, a pour principe d’assurer la nutrition de la population locale en se concentrant sur la production d’aliments riches en nutriments essentiels.

Parmi les espèces les plus cultivées en agriculture vivrière, nous citons : les céréales (blé, riz, maïs, avoine, etc) qui sont la base de l’alimentation. Elle se concentre également sur la production des légumineuses comme les haricots, les lentilles ou le pois chiche, et aussi les fruits et légumes en raison de leur forte teneur en vitamines et en minéraux. Ce sont des sources d’aliments bien variés qui contribuent à une alimentation diversifiée, équilibrée et complète pour une bonne santé de toute la population.

Toutefois, l’agriculture vivrière utilise également des techniques culturales traditionnelles étant donné que tout le travail se fera manuellement avec des semences autochtones. Ainsi, l’irrigation, l’ensemencement, le traitement jusqu’à la récolte n’utilisent pas les gros engins industriels ni de produits chimiques, mais se font par des moyens archaïques.

Pour fertiliser au mieux la terre, la culture vivrière utilise des intrants non toxiques tels que les engrais ou les amendements. Pour éradiquer les parasites, les cultivateurs utilisent uniquement des produits phytosanitaires. Ces derniers assurent également l’activation de semences ou de croissance selon les résultats souhaités.

En résumé, les principales caractéristiques de l’agriculture vivrière sont :

  • Une exploitation qui nécessite la participation de toute la famille
  • Utilisation de matériel agricole non industriel
  • Pas d’utilisation d’intrants
  • Une production à faible coût
  • Les produits ne sont pas destinés à être vendus

Quels sont les avantages de l’agriculture vivrière ?

Les cultures vivrières présentent de nombreux avantages. Que ce soit pour l’environnement ou pour l’agriculteur lui-même, voici les atouts de cette pratique agricole.

Pour l’agriculteur

L’agriculture vivrière permet de renforcer l’autonomie des communautés locales et celle des agriculteurs. Ce qui encourage la participation active des agriculteurs à promouvoir des connaissances agricoles traditionnelles. L’agriculture vivrière permet également aux agriculteurs d’être autonomes quant à la prise de décision concernant les outils agricoles à utiliser ou encore les semences qui sont adaptées à la culture.

En outre, l’agriculture vivrière valorise la culture, les savoir-faire et le patrimoine des communautés locales tout en développant des systèmes agricoles résilients qui permettent de subvenir à leurs besoins. Elle permet entre autres de préserver l’identité culturelle et les traditions.

Pour l’environnement

L’agriculture vivrière est une technique agricole qui met l’accent sur les pratiques durables qui réduisent considérablement l’impact sur l’environnement. Elle préserve également les ressources naturelles grâce aux différentes méthodes biologiques : la gestion de l’eau, l’agroforesterie, etc. Ce sont des pratiques qui préservent la fertilité des sols et qui protègent aussi les écosystèmes et la biodiversité.

L’agriculture vivrière est faite pour faire face aux aléas des conditions climatiques et de la météo lorsque les cultures sont bien préparées en amont. Pour cela, il faut adapter les semences utilisées aux conditions locales pour que la pratique soit efficace et durable.

Quels sont les inconvénients ?

A l’échelle familiale, l’agriculture vivrière présente de nombreux bénéfices. Mais lorsqu’on cherche à augmenter le rendement, c’est là que les inconvénients apparaissent. En effet, lorsque les pressions sur l’augmentation de la production agricole augmentent, cela induit un changement d’usage des terres et de nombreux habitats naturels disparaîtront. Par exemple, les forêts sont les premières à être concernées, ce qui impacte négativement les écosystèmes ainsi que la biodiversité. Par ailleurs, la surexploitation des terres détériore facilement la qualité des sols et entraîne également une perte de sa fertilité.

L’agriculture vivrière : quels sont les enjeux économiques ?

Les enjeux économiques de l’agriculture vivrière sont multiples. Actuellement, il faut accroître la production pour satisfaire des besoins alimentaires croissants. D’un autre côté, il faut produire mieux afin de préserver et surveiller la biodiversité.

Parmi les enjeux de l’agriculture vivrière, cette pratique consiste à répondre aux besoins locaux sans recourir aux importations. Ce qui rend les rendements toujours faibles. Enfin, l’agriculture vivrière n’utilisant pas d’intrants ni de produits chimiques, est très vulnérable aux aléas des conditions climatiques.

Comment bien pratiquer la culture vivrière ?

Pour que la pratique de l’agriculture vivrière puisse se passer dans les meilleures conditions, les acteurs des agricultures vivrières doivent prendre certains engagements. Pour cela, ils devront par exemple être formés à la gestion durable des terres. Par ailleurs, les agriculteurs ne doivent pas convertir les zones à forte valeur ajoutée en surface agricole pour éviter la perte de la biodiversité. Il faut également éviter l’utilisation des intrants chimiques qui sont non homologués. Enfin, il faut initier les producteurs d’agriculture vivrière à adopter les pratiques agroécologiques.

Conclusion

Aujourd’hui, l’agriculture vivrière reste la forme prédominante à l’échelle mondiale, plus précisément dans les pays en voie de développement. En effet, elle représente jusqu’à 80% de la nourriture produite dans le monde. Cependant, l’agriculture commerciale face à l’agriculture vivrière fragilise l’indépendance alimentaire des Etats. En effet, de nombreux pays se sont spécialisés dans les cultures intensives qui sont destinées à être exportées. C’est pourquoi l’organisation pour l’alimentation et l’agriculture tente de réactiver l’agriculture vivrière en la rendant plus moderne. Pour cela, elle prévoit de lancer des programmes de formation pour aider les agriculteurs et les initier à utiliser du matériel qui permet de transformer les produits.