La filiale Better Cotton initiative

La filiale Better Cotton initiative

21/10/2020 0 By Gaspar

Pour une production plus responsable du coton dans le respect de l’environnement, on constate la mise en place de nombreuses mesures au cours de ces dernières années. Parmi ces mesures, on retrouve la BCI (Better Cotton Initiative), une organisation à but non lucratif visant de meilleures normes et pratiques dans pour agir sur l’impact environnemental de l’industrie du coton.

Better Cotton initiative, qu’est-ce que c’est ?

La BCI est une institution à but non lucratif créé depuis 2005. Elle compte plus de 1000 membres et intervient dans le secte ur du coton et tout ce qui est en rapport avec sa culture. Son approche tend à rendre le coton produit encore plus écoresponsable, mais qu’en est-il réellement ?

Les origines de la Better Cotton Initiative (BCI)

L’année 2005 marque le début du lancement de la BCI. Cet organisme a vu le jour à partir de la collaboration d’un groupe d’agriculteurs, de marques de vêtements et d’ONG. Leur vision était de transformer entièrement les procédures de culture du coton pour une production plus rentable et plus durable.

La BCI a alors œuvré pour une amélioration environnementale et sociale de la production de coton.

Les objectifs de la BCI

À la base, la BCI a pour objectif de promouvoir des normes de production plus responsables et durables pour le coton au sein d’une vingtaine de pays (Brésil, Chine, Mozambique, Ghana, etc.).

De ce fait, il s’agissait plus d’un programme d’envergure internationale servant à aider et à former les producteurs de coton. En effet, la plupart de ces producteurs manquent de ressources aussi bien financières, matérielles que logistiques. La BCI a dès lors contribué à l’amélioration des conditions de production du coton et des conditions de travail en général.

récolte dans un champs de coton BCI (Better Cotton Initiative)

Quelles sont les applications de la BCI ?

Le coton BCI répond à des normes de production bien définies, contrôlées et suivies. Les normes instaurées par la BCI sont régulièrement vérifiées par les cotonculteurs eux-mêmes de même que par des structures indépendantes et extérieures au programme. De ce fait, tous les producteurs ne se pliant pas aux exigences de la BCI se retrouvent tout simplement privés de leur licence BCI.

Au total, c’est plus d’un million de producteurs qui ont été formés lors de la campagne cotonnière de 2017/2018. Cette année, l’objectif de l’initiative est de doubler, voire tripler ce nombre. De nombreuses institutions ont d’ailleurs rejoint l’initiative, portant à plus de 400 les partenaires de la BCI, lesquels sont répartis dans divers secteurs de la chaîne cotonnière.

Parallèlement, la BCI mène une lutte farouche contre la discrimination et le travail forcé. C’est ainsi que parmi les conditions minimales exigées pour bénéficier de l’appui de la BCI on retrouve l’exclusion des enfants des champs de coton. Par ailleurs, la BCI autorise l’utilisation des OGM (Organismes génétiquement modifiés) ainsi que des produits chimiques agricoles (pesticides, insecticides, pesticides) avec une irrigation manuelle et contrôlée.

Toutefois, la formation suivie par les producteurs dans le cadre de la production du coton BCI vise à les amener à utiliser ces éléments (OGM et produits chimiques) dans de moindres proportions sur le long terme. L’objectif vise à limiter les dégâts occasionnés par ces produits sur l’environnement. En outre, les producteurs sont tenus de se munir d’équipements de protection (masques, gants, etc.) lors de l’épandage des produits.

Zoom sur les controverses

Selon une enquête menée par France 2 en 2017, l’activité de la BCI n’est en rien conventionnelle. En réalité, aucun contrôle n’a été instauré en ce qui concerne les exploitants. De plus, une enquête révèle que du coton non BCI se retrouve dans des produits appartenant à l’initiative.

Le principal coton incriminé par l’enquête est le coton ouzbek dont une partie serait parfois utilisée par des producteurs travaillant sous la licence BCI. Aussi, le reportage soutient que la BCI entraîne une baisse de production du coton bio.

La BCI est également accusée de faire du greenwashing, encore appelé écoblanchiment. Selon le reportage, la structure argue un semblant de responsabilité écologique pour finalement dilapider les ressources obtenues dans un budget publicité au détriment d’actions pour l’environnement.

Selon une autre étude, la plupart des mesures prises par la BCI ne s’appliquent qu’à la culture du coton. Les critères sociaux ne mettent pas l’accent sur le temps de travail, encore moins sur le salaire. De même, les vêtements et autres produits commercialisés sous la bannière BCI ne sont pas toujours composés de coton BCI. En outre, le coton BCI est parfois inexistant dans ces articles.

Plan de coton BCI (Better Cotton Initiative)

Quelle est la différence avec le coton bio ?

De plus en plus de producteurs se détournent du coton bio au profit du coton BCI. Ceci s’explique par le fait que la production de coton bio présente plus d’exigences que celle du coton BCI. Les différences fondamentales rencontrées entre ces deux types de coton se situent au niveau du respect de l’environnement et de l’utilisation d’OGM.

Pendant que les protocoles de la filiale Better Cotton Initiative encouragent l’usage d’OGM et de produits chimiques, la production bio n’est pas de cet avis. L’organisme affirme cependant agir dans la même optique que celui du coton bio. Pourtant, on comprend que les cotons ne se valent pas compte tenu du côté permissif de la BCI en ce qui concerne l’usage de produits totalement interdit pour le coton biologique.

Quelles sont les limites de chaque filiale ?

Contrairement à d’autres structures, le domaine d’intervention de la BCI ne s’arrête qu’à la production du coton. Cette structure n’intervient donc pas dans les autres secteurs de la chaîne de production. Néanmoins, chaque filiale de la BCI se heurte le plus souvent au non-respect des exigences établies par les producteurs.

Conclusion

En dépit de toutes ces controverses, l’initiative accueille chaque année de nouveaux sympathisants et partenaires. Il est important de noter que tous les cotons se côtoient désormais. Il n’est pas rare de voir du coton bio et du coton BCI associés pour la confection d’un vêtement.

Bien évidemment, cela ne diminue en rien la qualité du textile. Le coton BCI a tout de même de nombreux défis à relever.