Le football peut-il enfin devenir écoresponsable ?

Le football peut-il enfin devenir écoresponsable ?

15/03/2023 0 By Gaspar

Le football est le sport le plus populaire au monde, brassant des milliards de dollars et des milliards de fans. Mais ce succès planétaire a un coût : l’impact environnemental du football est colossal. Face aux enjeux climatiques actuels, le monde du ballon rond doit-il changer ses habitudes ? Et si oui, comment ? Cet article se penche sur la question, en explorant les initiatives écoresponsables dans le football et en proposant des pistes pour un futur plus vert.

L’empreinte carbone du football, un constat alarmant

Lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, la quantité de CO2 émise a été équivalente à celle de la République démocratique du Congo en un an. Cette pollution provient principalement des déplacements des supporters et des infrastructures énergivores. Le problème ne se limite pas à cet événement : en France, la Ligue 1 est responsable de dix tonnes de déchets par rencontre, 100 millions de mètres cubes d’eau par an pour l’entretien des pelouses, et des centaines de tonnes de CO2 liées au transport des joueurs et des supporters.

Dans ce contexte, il est urgent que le football professionnel change ses habitudes. Dans un monde à plus trois degrés, les championnats pourraient devenir compliqués, voire impossibles à organiser.

football et écologie

Des clubs pionniers en matière d’écologie

Malgré un bilan carbone préoccupant, certains clubs de football ont pris conscience de leur responsabilité environnementale et ont adopté des pratiques plus vertes. Le club anglais des Forest Green Rovers a été reconnu neutre en carbone par l’ONU dès 2018. Parmi les mesures mises en place, on trouve l’utilisation d’énergies renouvelables, la réduction des déchets et une politique de restauration basée sur l’alimentation végétale.

Les clubs allemands montrent également l’exemple en publiant régulièrement leur bilan carbone. Le VfL Wolfsburg, détenu par Volkswagen, a émis près de 9,5 millions de tonnes de CO2 lors de la saison 2019-2020, soit l’équivalent des émissions d’un petit pays comme Chypre. La majorité de cette pollution provient du transport des supporters (60 %), tandis que l’énergie représente près de 20 % des émissions.

Le rôle des instances et des supporters

Afin d’accélérer le mouvement vers un football plus écoresponsable, les instances dirigeantes et les supporters ont un rôle crucial à jouer. Depuis 2019, les clubs de Premier League sont classés en fonction de onze critères de durabilité dans le Sport Positive Leagues Table. En 2021, Liverpool et Tottenham ont occupé conjointement la première place, suivis de Southampton, Manchester City et Arsenal.

En France, la Licence Club a récemment ajouté un volet RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) dans le cadre de la Ligue 1 et de la Ligue 2. Pour bénéficier de la totalité des gains télévisuels, les clubs doivent atteindre un minimum de 7000 points sur 10000, dont 1100 points liés à la RSE. Ces critères incluent la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la gestion des déchets et la promotion des transports durables.

Les supporters ont également un rôle à jouer en exigeant des clubs des engagements concrets en matière d’écologie et en adoptant eux-mêmes des pratiques écoresponsables. Par exemple, préférer le covoiturage ou les transports en commun pour se rendre aux matchs, réduire la consommation de produits dérivés, et soutenir les clubs qui s’engagent dans une démarche environnementale.

Pistes pour un football écoresponsable

Il existe plusieurs moyens pour les clubs, les instances et les supporters de rendre le football plus respectueux de l’environnement :

  • Adopter des énergies renouvelables : Installer des panneaux solaires et des éoliennes sur les stades pour produire une partie de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement.
  • Optimiser la gestion de l’eau : Utiliser des systèmes de récupération d’eau de pluie et d’arrosage intelligent pour réduire la consommation d’eau dans l’entretien des pelouses.
  • Promouvoir les transports durables : Encourager l’utilisation des transports en commun, du covoiturage et du vélo pour se rendre aux matchs, et développer des infrastructures adaptées autour des stades.
  • Réduire la production de déchets : Diminuer les emballages à usage unique dans les points de restauration, et inciter les supporters à trier leurs déchets.
  • Sensibiliser les joueurs et les supporters : Mener des campagnes d’information et de sensibilisation sur l’impact environnemental du football et les gestes écoresponsables à adopter.

Une mutation nécessaire pour le football

Le football, en tant que sport le plus populaire au monde, doit montrer l’exemple et s’engager pleinement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les initiatives écoresponsables prises par certains clubs et instances sont encourageantes, mais il reste encore beaucoup à faire pour que l’ensemble du football professionnel devienne réellement respectueux de l’environnement.

Le changement doit s’opérer à tous les niveaux, des instances dirigeantes aux supporters, en passant par les clubs et les joueurs. Chacun a un rôle à jouer pour réduire l’empreinte carbone du football et participer à la construction d’un avenir plus vert.

Conclusion

Le football peut et doit devenir écoresponsable. Les enjeux climatiques actuels exigent une mutation profonde des pratiques et des mentalités, et le monde du ballon rond ne peut pas rester en marge de cet impératif écologique. Les initiatives existantes sont une première étape prometteuse, mais il appartient à chacun de s’engager pour un football plus respectueux de notre planète.