Comparatif de la pollution des différents moyens de transport
En France, les transports représentent la principale source d’émissions de CO2, responsables de 39 % du total des émissions du pays selon l’ADEME. Les différents modes de transport tels que la voiture, l’avion, le bateau, le train et même les trottinettes électriques ont tous un impact sur la pollution, bien que certains aient un impact plus significatif que d’autres.
Il est essentiel d’analyser les empreintes carbone des trajets en avion, en voiture, en train et en bateau afin de déterminer quels modes de transport privilégier pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
L’empreinte carbone : C’est quoi au juste ?
Pour définir ce concept, commençons par établir une compréhension commune. L’empreinte carbone se présente comme un indicateur élaboré dans le contexte de la transition écologique, notamment dans le domaine du tourisme écologique.
Il permet d’évaluer l’impact environnemental d’une personne, d’une organisation ou même d’un pays sur le climat. Mesurée en volume de CO2, cette empreinte représente la quantité de carbone émise par cette entité suite à sa consommation de matières premières et d’énergie.
Il est important de noter que bien que l’unité de mesure soit le CO2, l’empreinte carbone englobe en réalité les émissions de plusieurs gaz à effet de serre, tels que le méthane et le protoxyde d’azote, qui constituent la grande majorité des GES pris en compte par le protocole de Kyoto.
L’impact environnemental des moyens de déplacement sur la quantité de CO2 émise
Actuellement, l’empreinte carbone d’un ménage français, composé d’une ou de plusieurs personnes, atteint 16,4 tonnes de CO2 par an. Il convient de noter que près de 70% des émissions de gaz à effet de serre des ménages proviennent du logement, de la consommation alimentaire et de l’utilisation de véhicules automobiles.
Ainsi, les émissions résultant des transports ne sont en aucun cas anecdotiques.
Pour évaluer précisément l’impact environnemental des divers modes de transport, il est nécessaire de comparer leurs empreintes carbone respectives, mesurées en termes d’émissions de CO2 par kilomètre par passager. Cette évaluation tient compte de plusieurs facteurs comme le modèle du véhicule (qu’il soit neuf ou ancien), son lieu de fabrication, sa durée de vie, la vitesse du trajet et, dans le cas spécifique des voitures, la fluidité du trafic.
Moyen de transport | Émissions de CO2 (g/km/passager) |
---|---|
Avion | 145 – 285 |
Voiture | 100 – 150 |
Voiture électrique | Variable (plus faible après 150 000 km parcourus) |
Train (TGV) | 2.4 |
Train (Intercité) | 8.1 |
Train (TER) | 29.4 |
Bateau (voilier) | Quasiment nul |
Bateau (ferry) | 267 |
L’empreinte carbone d’un voyage en avion
Selon l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), les avions contribuent à hauteur d’environ 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (contre 3% selon l’ADEME).
Ce pourcentage peut sembler modeste, mais seulement environ 10% de la population mondiale utilise l’avion, ce qui amplifie considérablement son impact environnemental. Avec des émissions allant de 145 à 285 grammes de CO2 par passager pour chaque kilomètre parcouru, l’empreinte carbone de l’aviation est indiscutable.
Peut-on espérer une diminution de cette empreinte ? Selon l’Agence suédoise des transports, le nombre de passagers a baissé de 4,4% en 2019. Cette diminution est attribuée au « flyskam », un mouvement suédois dénonçant la pollution excessive des voyages en avion.
Cette tendance s’est accélérée en 2020 avec la crise sanitaire, l’IATA (Association internationale du transport aérien) prévoyant une baisse des vols d’environ 60% d’ici la fin de l’année par rapport à 2019. En France, cette baisse devrait atteindre les 65%. Bien que les compagnies aériennes soient préoccupées, cette situation offre un répit à la planète.
L’empreinte carbone d’un trajet en voiture
La voiture se classe en deuxième position parmi les modes de transport les plus couramment utilisés et ayant un impact néfaste sur le climat. Ce moyen de déplacement est très apprécié par les Français (82% de nos trajets se font en voiture), et son bilan carbone varie entre 100 à 150 grammes par kilomètre et par passager.
Ces chiffres doivent être interprétés avec prudence car le calcul est complexe, et les résultats varient en fonction de plusieurs critères tels que le modèle de la voiture (électrique ou à essence, etc.), le pays de production de la batterie (Chine ou Allemagne, etc.) et le style de conduite.
En effet, une conduite agressive, comportant des accélérations brusques ou des pneus en mauvais état, entraîneront une augmentation des émissions de CO2.
La voiture électrique
La fabrication d’une voiture électrique individuelle émet naturellement plus de CO2 que la fabrication d’une voiture thermique. Cependant, à l’usage l’empreinte carbone d’un véhicule électrique diminue. En effet, au bout de 150 000 km parcourus l’empreinte est près de 3 fois inférieure à un véhicule diesel. Ces données englobent les émissions associées à la fabrication, l’utilisation de l’électricité pour recharger le véhicule et sa fin de vie. Cependant, il n’est question ici que des émissions de CO2. La voiture électrique implique d’autres émissions et problématiques lors de sa construction qui peuvent nuancer ses performances en therme d’émissions de CO2.
L’empreinte carbone d’un voyage en train
L’impact environnemental du train varie selon sa catégorie : 2,4 g de CO2 par kilomètre pour le TGV, 8,1 g pour l’Intercité et 29,4 pour les TER. Selon les calculs de l’ADEME, voyager en train produit une pollution 32 fois moindre que la circulation en voiture et 23 fois inférieure aux émissions engendrées par les voyages aériens.
En se fondant sur ces données, la SNCF avance qu’en 2019, le total des trajets réservés via leur site (soit 43,1 milliards de kilomètres) au lieu de recourir à une compagnie aérienne aurait permis d’économiser 2,1 millions de tonnes de CO2, équivalant à l’éclairage de la ville de Paris pendant 298 années…
L’empreinte carbone d’un trajet en bateau
L’impact environnemental d’un trajet en bateau varie considérablement selon le type de bateau. Le voilier affiche généralement un bilan carbone quasiment nul, bien qu’un léger recours à un moteur soit nécessaire lors des manœuvres près des ports…
Cependant, les ferries sont une toute autre histoire, émettant 267 grammes équivalent CO2 par kilomètre, soit d’avantage que les 209 grammes émis par un avion long-courrier. À cela s’ajoutent d’importantes émissions de particules fines près des zones urbaines où ils accostent.
Bien que l’ADEME ne fournisse pas de chiffres spécifiques pour les paquebots, il est raisonnable de supposer que leur impact carbone se rapproche de celui des ferries.
De l’avion au bateau, les empreintes carbone varient énormément et l’on comprend que l’émission de CO2 n’est pas la seule problématique. Toutefois, il est clair que pour réduire son impact environnemental, choisir consciencieusement son mode de transport est déjà un levier puissant. Nous espérons avoir éclairés tous ceux étant dans cette démarche.